Le séminaire « Les conditions d’une gestion paysanne des aménagements hydroagricoles en Afrique de l’Ouest » avait pour but de rassembler les différents types d’acteurs concernés par les restructurations des systèmes irrigués (responsables paysans, cadres des Offices, chercheurs, ONG, etc.) des différents pays de la région, pour une rencontre d’échanges et de débats, afin de faire le point sur l’avancée des processus de transfert de responsabilités aux producteurs, les innovations et les acquis, les difficultés et les manques. Il s’agissait de contribuer à une réflexion décloisonnée,
tant entre les pays qu’entre les types d’acteurs, de mieux comprendre les conditions d’une gestion paysanne des aménagements, e d’identifier les points cruciaux sur lesquels les uns et les autres avaient à travailler, pour promouvoir des modes de gestion réalistes et durables.
Le désengagement de l’Etat dans de nombreux pays d’Afrique sub-saharienne au cours de la décennie 1980 a engendré une réorganisation des relations entre des acteurs concernés par la gestion des périmètres irrigués. Dans ce nouveau contexte, une partie significative des fonctions a été transférée aux organisations paysannes et aux associations d’usagers. Il en découle de nouvelles modalités institutionnelles de gestion de l’eau et de nouvelles formes de gouvernance de l’eau au niveau local. L’objet de cette communication vise à analyser, au travers du cas du Niger, la pérennité de tels arrangements et les dynamiques de construction de nouvelles règles de gestion de l’eau au sein des périmètres irrigués dans le contexte de désengagement de l’Etat. Pour approcher l’originalité, la pérennité et le degré d’efficacité de ces arrangements, l’analyse met l’accent sur la manière dont s’articule le local/global. Cette communication développe notamment l’idée d’une co-construction de « règles hybrides » dont rend compte une analyse en termes de « gouvernance hybride ».