On dit du violet de Galmi qu’il est le plus célèbre des oignons ouest-africains. Dans la vallée de la Maggia, dans la région de l’Ader au Niger (à 500 kilomètres de Niamey sur la route nationale N°1), on cultive des oignons depuis plusieurs siècles, à cause de la présence de terres riches et de nappes phréatiques permettant l’irrigation en saison sèche. En 1965, l’Institut français de recherche en agronomie tropicale (Irat) lance un programme de sélection variétale à partir de souches d’oignons de la vallée de la Maggia. Et en 1975, cela aboutit au violet de Galmi. Explications avec Moumouni Dagna, docteur en développement rural, ingénieur agroéconomiste qui travaille à la direction ces études et de la programmation au ministère de l'Agriculture et de l'Elevage à Niamey.
Cinquante-deux écotypes nommés ont été inventoriés, mais après analyse et regroupement des synonymes, il ressort que dix-sept écotypes sont cultivés au Niger. Les principaux critères des paysans pour caractériser un écotype local sont la couleur des bulbes et la zone de provenance. Les variables quantitatives et qualitatives les plus distinctives entre les écotypes d’oignon sont la longueur et le diamètre des feuilles, le poids des bulbes, la couleur des feuilles, la forme et la couleur des bulbes, l’uniformité de la forme et de la couleur des bulbes.
A travers l’étude du cas du violet de Galmi, nous voulons étudier la relation de cause à effet qui existe entre l’introduction d’une «innovation technique » dans un processus économique et le « développement ». Ainsi, tout au long de ce travail, notre démarche consistera à mettre en exergue, cette relation de cause à effet selon laquelle, la valorisation de ressources locales par une société rurale pourrait, sous certaines conditions, engendrer du développement local. Ces conditions ou modalités qu’ils convient de préciser à partir des principes et caractéristiques de la théorie du développement local (VACHON, B. 1993) feront l’objet de ce travail.