Depuis la fin des années 1960, la région sahélienne est gravement affectée par une répétition de déficits pluviométriques, avec des précipitations sensiblement en dessous des normales des 30 dernières années (Hulme 1996 ; LeBarb et Lebel 1997 ; Lebel et al. 2003 ; Nicholson 1979). De son coté, l'Australie est considérée comme l'une des masses continentales les plus arides au monde. Sa partie méridionale est soumise depuis une décennie " un déficit de pluviométrie historique. Par ailleurs, depuis deux millions d'années le climat australien tend progressivement vers un climat aride (Kershaw et al. 2003). Dans les deux cas, ces déficits pluviométriques répétés ont des conséquences néfastes. Dans le cas du Sahel, ils affectent des populations pauvres fortement dépendantes de l’agriculture. En outre la végétation ligneuse des zones sahéliennes fait l'objet d’une surexploitation chronique : le bois est utilisé comme source d'énergie et représente jusqu’à 90 + des sources d'énergies totales utilises (Hall et al. 1993).
La dégradation et la baisse de fertilité des sols sont considérées comme les menaces majeures pour la conservation des ressources naturelles et sur la sécurité alimentaire des populations rurales au Niger. Pour faire face à cette vulnérabilité, plusieurs programmes visant à lutter contre la désertification et à inverser la tendance à la dégradation des ressources environnementales ont été élaborés. Le choix des espèces avait porté dans la plupart des cas sur Acacia senegal avec pour but de produire de la gomme arabique, de protéger et stabiliser les sols. A. senegal est une légumineuse des régions arides et semi-arides produisant une gomme de bonne qualité qui entre dans la fabrication de nombreux produits agro-alimentaires et pharmaceutiques. Comme d’autres légumineuses, A. senegal s’associe à des microorganismes du sol pour former des symbioses bénéfiques aussi bien pour le développement et la productivité des plantes, que pour la fertilité et la stabilité du sol.