Le niébé est une denrée importante de base dans toute l’Afrique subsaharienne, particulièrement dans les savanes arides de l’Afrique de l’Ouest. Ses graines représentent une précieuse source de protéines végétales, de vitamines et de revenus pour l’homme, et ses fanes et cosses un excellent fourrage pour les animaux. Les feuilles juvéniles et les gousses immatures sont consommées sous forme de légume. Par ailleurs le niébé est très résistant à la sècheresse (plus que le mil et le sorgho) et un bon fixateur d’azote aérien, ce qui en fait un bon partenaire pour la culture en association avec le mil ou le sorgho telle qu’elle est pratiquée majoritairement au Niger.
En Afrique, on cultive le niébé avant tout pour ses graines sèches, cuisinées sous les formes les plus diverses. Mais, dans de nombreuses régions, on consomme aussi ses jeunes feuilles, fraîches ou séchées, et ses gousses immatures. Dans les régions sahéliennes de l'ouest et dans la région des Grands Lacs, on le cultive comme fourrage. Pour un usage textile, on utilisait dans le passé des niébés à longs pédoncules floraux - cultigroupe Textilis-, dont les graines n'étaient en général pas consommées. Ce cultigroupe, présent au début du siècle du delta intérieur du Niger au bassin du lac Tchad (CHEVALIER, 1944), est aujourd'hui en voie de disparition.
En plus d’être bien adapté aux conditions climatiques du Mali, le niébé a le potentiel de répondre aux besoins des consommateurs qui sont à la recherche de produits alimentaires qui sont nutritifs, diversifiés et faciles à préparer. Malgré son potentiel, peu de recherche ou de politiques ont porté sur le niébé et en particulier, sur ses volets de transformation et de commercialisation. Cette étude vise à évaluer le potentiel de développement du niébé, au-delà de ses grains, dans les marchés locaux du Mali, notamment en : (1) identifiant les différents types de vendeurs et les différents types de produits de niébé vendus ; (2) en examinant les rôles des différents types de vendeurs de niébé et leurs relations ; (3) en quantifiant les marges bénéficiaires des différents vendeurs ; et (4) discutant des contraintes et des opportunités existantes pour développer la chaine de valeur du niébé au Mali.