Au Sahel, l’effet des résidus de culture sur l’érosion éolienne, a été essentiellement étudié avec des taux de recouvrement supérieurs à la réalité. La présente étude vise à déterminer l’impact sur l’érosion des couverts réellement rencontrés en milieu paysan. Pour cela, des suivis continus de flux d’érosion éolienne ont été effectués pendant trois campagnes agricoles sur deux parcelles de même taille (1,5 ha) présentant des états de surface contrastés : PA avec une surface nue et PB cultivée traditionnellement en mil. Sur le champ traditionnel, les résidus de cultures empêchent toute érosion au cœur de la saison sèche et diminuent de plus de trois fois le flux horizontal en début de saison des pluies. Cependant un seuil critique de recouvrement de 2 % (100 Kg. Ha-1) a été mis en évidence, en dessous duquel les surfaces subissent d’importantes pertes en terre par érosion éolienne. Au cours de la saison, le taux de recouvrement diminue régulièrement après le défrichage. Si celui-ci est effectué en janvier la surface des champs doit présenter au moins 12 % (800 Kg. Ha-1) de recouvrement pour éviter d’atteindre ce seuil critique au début de la saison des pluies où l’érosion est la plus intense.
Au Burkina Faso, le secteur rural occupe une place prépondérante dans l’économie nationale. En effet, il emploie 86 % de la population totale et génère environ 40 % du PIB (Agriculture 25 %, Elevage 12 % et 3 % foresterie et pèche) (MAHRH, 2007). Cependant le pays est soumis depuis plusieurs décennies à une forte dégradation des ressources naturelles limitant ainsi le développement de sa production agro-sylvo-pastorale (Thiombiano, 2000). Le pays connaît des conditions climatiques précaires, une croissance démographique relativement élevée et une baisse continue de la fertilité des sols.