Le secteur agricole au Niger présente deux facettes contradictoires : le pays est marqué par des crises alimentaires récurrentes tandis que l’agriculture reste l’un des piliers de l’économie nigérienne. Ce paradoxe s’explique par la fragilité d’un grand nombre d’exploitations agricoles en lien avec les difficultés quotidiennes auxquelles elles sont confrontées : dégradation des ressources naturelles, problème d’accès au foncier, au financement, aux intrants et aux équipements, faiblesse du conseil agricole et difficulté de valorisation de productions.
L'absence de modernisation de l'agriculture limite considérablement l'engouement des jeunes pour le travail de la terre et donc leur installation dans le milieu rural. En effet la pénibilité du travail exclusivement manuel de la production agricole n'incite guère le jeune rural à trouver une motivation particulière pour le « métier d’agriculteur ». En Afrique l'aide à l'installation des jeunes agriculteurs est chose rare. Les jeunes diplômés de l'agriculture ne sont guère préparés à la gestion d'une exploitation agricole. Combien de ces diplômés connaissent, à la fin de leurs études, labourer avec une paire de bœufs, avec un tracteur ?