Alors que plusieurs pays ouest-africains affichent leur volonté de promouvoir l’implantation de ranchs d’élevage sur leur territoire, la question fait de plus en plus débat. Symbole pour certains d’un élevage moderne et hautement performant, le ranching reste, pour d’autres, un sujet d’inquiétudes et d’interrogations : de quoi s’agit-il exactement ?
Le Niger a une économie essentiellement basée sur l'agriculture et surtout l'élevage, qui représente plus de 35% du PIB afférent au secteur rural et constitue la seconde recette d'exportation (17,8% en 1992) derrière l'uranium. La valeur du capital-bétail est évalué à 400 milliards de francs CFA.
L’élevage est une activité de premier plan et représente souvent plus du tiers du produit intérieur brut agricole dans les zones sahéliennes. Et, malgré les crises climatiques et alimentaires à répétitions, le cheptel est en forte croissance. Cette augmentation est le reflet d’une demande de lait et de viande en hausse, en lien avec une augmentation des revenus et une urbanisation croissante.
Dans les exploitations d’élevages bovins, les ateliers "végétal" et "animal" sont étroitement liés. Le premier fournit la majorité des fourrages consommés par les animaux (autonomie alimentaire en matière sèche fourrage de 98 %, pour l’ensemble des systèmes bovins nationaux), ainsi qu’une partie non négligeable des aliments concentrés ingérés (autonomie massique de 28 % en moyenne) (source : CIV). L’atelier animal produit des déjections valorisées sur ces surfaces, soit directement sur les prairies lors du pâturage, soit par épandage. Sur l’ensemble des élevages bovins français, plus de 60 % des apports azotés sur les surfaces exploitées sont de nature organique et proviennent majoritairement de l’exploitation elle-même.