Au Niger, les espaces agricoles connaissent un morcellement suite à la croissance démographique et la dégradation de l’environnement. L’objectif de cette étude est d’analyser les dynamiques d’occupation des sols dans le terroir d’Allakaye et le recours aux pratiques migratoires comme stratégies de résilience des communautés face à la crise foncière et environnementale. La méthodologie adoptée est basée sur des entretiens semi-directifs avec le secrétaire permanent de la commission foncière communale une dizaine de chefs de ménages bénéficiaires de la rente migratoire, l’observation sur le terrain soutenu par l’exploitation des données issues de la recherche documentaire et étant natif du terroir, nous avons mis à contribution notre propre expérience pour permettre de comprendre le phénomène social en question. A l’issue de cette recherche les résultats obtenus montrent que la migration est une réponse à la dynamique démographique et la dégradation du potentiel productif menaçant la survie de la population. En effet, avec la rente migratoire, la population résiste et adopte plusieurs stratégies pour rester sur le territoire local comme la mise en valeur des glacis, l’achat des terres et la rotation des migrants pour combler le déficit céréalier au lieu de migrer vers les zones agro-climatiques plus favorables.