Du XVe au XVlle siècles, les explorateurs portugais ont établi des forts, des comptoirs commerciaux et des colonies sur les côtes africaines et les iles voisines. Avant 1600, ils ont commencé à introduire le manioc dans ces zones. A partir de là, celui-ci a été diffusé par les africains vers de nombreuses régions de l'intérieur en l’espace de deux ou trois cents ans. A présent, on trouve le manioc presque partout en Afrique tropicale ou les conditions sont propices à sa culture. Lors de sa propagation il traverse le continent, le manioc a remplacé des denrées traditionnelles dans diverses parties d’Afrique tropicale, et son impact social et écologique est considérable même s'il n'est pas encore entièrement appréhendé. Par conséquent, il est extrêmement important, pour comprendre les transformations agricoles contemporaines en Afrique, que soient expliqués les raisons de son adoption rapide.
Le manioc est un produit alimentaire de base vital pour une plus grande partie de population africaine. Au Bénin, la culture du manioc se fait depuis plus d'un siècle. Elle est d'ailleurs une filière et fait partie des filières choisies par le gouvernement dans le PAG (Programme d'Action du Gouvernement) comme prioritaire dans les PDA (Poole de Développement Agricole) 4, 6 et 7.
Arbuste de 1 à 4 mètres de hauteur environ, le manioc (Manihotesculenta) est l’une des cultures vivrières les plus cultivées et les plus consommées tant pour l’alimentation humaine qu’animale dans de nombreuses régions du monde et surtout en Afrique. Le manioc permet d’obtenir une multitude de produits alimentaires comme les légumes, le gari, le tapioca, les farines panifiables, cossettes, le papier, les colles, l’alcool, l’amidon,…. qui s’écoulent partout facilement. Sa culture procure des revenus importants aux petits producteurs à travers le monde.
Le présent guide de culture fait partie d’une série en cours de
production, à l’intention des vulgarisateurs, par le Consortium
africain pour la santé des sols (ASHC). Cette série comporte
également des guides des systèmes de culture banane-café,
maïs-légumineuses, sorgho et mil-légumineuses, et des systèmes
de riz. Cependant, ce guide est consacré au manioc cultivé en
monoculture ou en association.
Le présent document est porte sur les conditions de productions défavorable pour le manioc. Il propose à cet effet, les bonnes pratiques agricoles à mettre en place pour avoir un meilleur rendement.
Les producteurs du manioc sont majoritairement des Zarma (93%) et les autres ethnies sont constituées de Haoussa et Peulh (7%). L’âge moyen de ces producteurs est de 47 ans avec 10 ans d’expérience en agriculture. Les hommes dominent très largement l’activité de production (96%). La majorité des producteurs enquêtés disposent d’une formation (79%) résultant de la fréquentation auprès de l’école coranique ou formelle. Donc, 21% des producteurs enquêtées n’ont aucune formation.