Le terroir de Karkara dans la commune de convergence d’Allakaye département de Bouza compte une population de 36 295. Il est confronté aux effets néfastes du changement climatique qui se traduisent, entre autres, par la perte du potentiel productif et l’accélération de la dégradation des ressources agro-sylvo-pastorales qui affectent de manière significative les conditions de vie de la population et du cheptel. Les populations y adoptent des stratégies d’adaptation négatives, comme l’émigration dite de « détresse » ou forcée ou des pratiques préjudiciables à l’environnement, comme la coupe abusive de bois, la mise en culture de terres marginalisées sans apport de fumure, etc. L’occupation incontrôlée de terres engendre très souvent des conflits relatifs à l’utilisation des ressources naturelles, comme l’eau et les pâturages, opposant ainsi les agriculteurs, les éleveurs et les pasteurs.
La présente étude porte sur la situation d’insécurité alimentaire et la pauvreté des ménages dans la région de Tahoua (Niger). Les investigations ont intéressé 420 ménages répartis dans 20 villages selon un échantillonnage raisonné proportionnel au poids démographique des 8 départements de la région. L’insécurité alimentaire des ménages résulte de l’insuffisance des terres cultivables. Ainsi la pauvreté reste majoritairement liée au faible accès aux services sociaux de base tels que l’éducation avec 29% des scolarisés et 53% des analphabètes ; la couverture sanitaire avec 53,09% et des habitats rudimentaires constitués de cases en banco, de paillottes, de semi-paillotte ou de matériaux définitifs. Les infrastructures hydrauliques permettent une couverture en l’eau potable de 13,5% des ménages. Par conséquent le gouvernement nigérien doit réagir pour réduire cette vulnérabilité des populations à l’insécurité alimentaire et la pauvreté par la mobilisation des réserves foncières, l’appui au pastoralisme et aux activités extra agricoles et la maîtrise de la démographie.