L’atelier qui s’est tenu à Dakar les 2 et 3 novembre 2016 s’inscrit dans la mise en œuvre du Projet de Renforcement de la Résilience de l’Économie Familiale grâce à la Productivité de l’Élevage dans le sud et l’est de la Mauritanie, sur financement de l’Union Européenne. De façon plus large – et à travers un mécanisme de cofinancement, le PRREF-Mauritanie s’articule avec le projet déployé depuis janvier 2015 par Acting for Life au sein du programme BRACED de la coopération britannique (UKAid) qui couvre également le Mali, le Niger, le Burkina Faso et le Sénégal. C’est dans le cadre de ces deux interventions qu’une réflexion stratégique et prospective sur les enjeux de la microassurance pour le bétail a été menée depuis début 2015, pour finalement conduire à la tenue du présent atelier.
L’élevage de ruminants en Afrique de l’Ouest se caractérise par son caractère éminemment mobile. Parfois considéré comme archaïque et dévastatrice pour l’environnement, il a été démontré depuis les années 1980 (Horowitz, Sandfords, Scoones) que cette mobilité était indispensable et parfaitement adaptée au climat structurellement instable en Afrique de l’Ouest. Stratégie optimale pour accéder aux différentes ressources en eau et en pâturage disséminées ici ou là en fonction des pluies, la mobilité est garante de la survie des troupeaux, d’un accroissement de la productivité (Thébaud, Corniaux, 2011). L’étude menée auprès de 386 familles dans le cadre du projet BRACED a permis de démontrer que les familles parties en transhumance ont pu préserver leur cheptel contrairement à ceux n’ayant pas pu se déplacer (10 constats sur la mobilité du bétail en Afrique de l’Ouest, BRACED-AFL, constat n°4, p.13).