La mobilité pastorale transfrontalière constitue une stratégie très importante de production animale et de mise en marché du bétail en Afrique de l'Ouest et du Centre. Dans le même temps, elle est une source des conflits entre les éleveurs transhumants et les autres usagers des ressources naturelles, notamment les agriculteurs des pays côtiers. De plus en plus, les mouvements de transhumance sont marqués par de graves incidents dans les zones de transit et d’accueil, à cause de plusieurs facteurs qui concernent notamment : (i) le non-respect par les transhumants de la législation en vigueur dans les pays d’accueil ; (ii) les dégâts causés par les animaux sur les cultures et les récoles agricoles ; (iii) la pénétration des troupeaux transhumants dans les aires protégées ; (iv) l'extension du processus de colonisation agricole des espaces sylvo-pastoraux qui constituent les zones de repli pour le bétail ; (v) la restriction des possibilités offertes aux transhumants en matière de vaine pâture ; (vi) l'exacerbation de la compétition pour l’accès à l’eau ; et (vii) la faiblesse des relations sociales entre les transhumants sahéliens et les agriculteurs autochtones dans certaines zones.