Pour l'homme du Sahara, pour le voyageur venu du nord, le Sahel « c'est le pays de ré abondance » le où les arbres, l’herbe, les mares font partie du paysage, où la pluie tombe chaque année quand vient l'été. Pour l'Occidental comme pour le paysan du Sud, sols fissurés, bétail efflanqué, mares asséchées, cultures rachitiques, populations amaigries et assoiffées, telles sont les images qui viennent le plus souvent à l'esprit lorsqu'on évoque le Sahel. Ces images - qui se mêlent, dans les mémoires, à celles venues du Soudan ou de l'Ethiopie frappés par la famine - ont en effet été abondamment véhiculées par les médias occidentaux, en particulier lors des importantes sécheresses qu'a connues le Sahel dans les années 1968-1974 et 1983-84. Elles furent aussi fréquemment exploitées par certaines ONG orientées vers ce que d'aucuns nomment un « tropisme sahélien}) et soucieuses de mobiliser les populations du Nord aux problèmes de la faim et de la soif dans le Sahel. Le mot Sahel vient d'un terme arabe qui signifie « rivage).