C'est durant la courte période des tempêtes de m'ousson qui précédent les pluies que l'érosion éolienne dans la zone Sud du Sahel se produit et provoque des dégats sur les cultures et des pertes de terre arable. Un essai conduit en 1991 au centre Sahélien de I'ICRISAT, Niger, mesure les effets de brises-vents de Buuhiniu tufescens et de d'Andropogon guyanus agés de 3 ans ainsi que d'un paillis de 2 t ha-' de résidus de récolte sur la quantit6 de terre érodée. A. guyanus et B. rufescens réduisent les pertes de terre de respectivement 24% et 58%, les résidus de récolte de 59%. La combinaison des deux mesures permet une protection maximale. Dans une enquête, les agriculteurs de la région ont été interrogés sur leurs connaissances de l'érosion éolienne et leurs stratégies de résolution du problème. Bien que 66% des paysans aient constaté des effets de l'érosion éolienne sur leurs champs durant la dernière décade, ils ne considèrent pas celle-ci comme un problème important. Des dégats sur petit mil dûs à l'érosion ont été notés par 69% des paysans. Pour les paysans, les plages particulièrement touchées par I'érosion éolienne dans leurs champs sont provoquées par l'interaction des effets de la topographie et de la baisse de la fertilité du sol. Ils ont développé une stratégie de régénération de ces plages en y transférant de la matière organique de zones plus productives, par exemple des chaumes.