Au Sahel, l’approvisionnement en eau des populations et du bétail revêt une importance particulière pour les communautés pastorales et agro-pastorales, notamment dans un contexte de grande variabilité spatiotemporelle des ressources hydriques et fourragères (Touré & al. 2012, Ickowicz & al 2014). Les points d’eau constituent ainsi l’élément structurant de l’exploitation et de la gestion des pâturages. Eu égard à la fragilité des écosystèmes sahéliens, un réseau de points d’eau fonctionnels bien distribués pour assurer une répartition équilibrée des troupeaux et éviter une surexploitation de la végétation autour des points d’eau, est l’élément clé d’un pastoralisme résilient.
Les pays sahéliens sont particulièrement sujets à la dégradation des terres. Au Niger, ce sont plus de la moitié des terres agricoles qui sont considérées comme dégradées, au Burkina Faso et au Sénégal, plus du tiers1. Cette dégradation des terres a des impacts importants sur le niveau de la production et des revenus des agriculteurs. Globalement pour l’ensemble de l’Afrique subsaharienne les pertes de revenus sont évaluées annuellement à 9 milliards de dollars américains (TerrAfrica). Cette dégradation joue un rôle indéniable dans les déficits céréaliers chroniques, les chocs de prix et de production, et les crises alimentaires auxquels sont exposés les pays et populations de la région.