Le sahel a été émaillé, au cours des quarante dernières années, par des crises alimentaires récurrentes. Ces phénomènes considérés autrefois comme exceptionnels (années 70 et 80) sont actuellement de plus en fréquents (2005, 2009, 2011). Les sécheresses mettent à mal tous les efforts des producteurs et particulièrement des pasteurs : lorsque le troupeau disparaît, c’est la totalité des moyens de subsistance des familles qui s’effondre. L’aide humanitaire cherche à apporter un soutien aux mécanismes sociaux de solidarité existant dans les sociétés locales, lorsque ceux-ci deviennent insuffisants. Les intervenants, que ce soit les États, les organisations inter nationales ou les ONG ont souvent des moyens limités pour palier la dé structuration des mécanismes endogènes. Le ciblage des ménages et individus les plus vulnérables est une étape incontournable pour que l’aide soit canalisée sur les plus démunis.
Le marché ouest africain des produits laitiers manufacturés est dominé par les importations extra africaines, alors qu’en doublant uniquement la productivité des vaches laitières locales, la région pourrait faire passer le volume de sa production de quelques 5 milliards de litres actuellement à plus de 10 milliards de litres à l’horizon 2030. Les importations de la région sont passées au cours des quinze dernières années de 1,2 à 2,5 milliards litres EqLait/an. Elles se chiffrent à plus de 500 milliards de francs CFA annuellement. Ces importations sont en grande partie favorisées par une fiscalité de porte très faible sur certains produis comme le la poudre de lait, des difficultés de collecte de lait frais local et un tissu industriel conforté par les facilités d’importation du lait en poudre. La situation est d’autant plus difficile à soutenir que la région dispose d’un potentiel important en matière de production laitière.