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Les cuvettes du Manga, un écosystème unique en milieu semi-aride objet d’une recherche interdisciplinaire et pluri-institutionnelle
Depuis un peu plus de trois décennies, le sud-est du Niger et plus particulièrement les Départements de Gouré, Goudoumaria et de Mainé-Soroa sont confrontés à un processus de désertification dû aux variations climatiques et aux activités anthropiques. Dans cette zone, l’une des formes les plus visibles du phénomène est la remobilisation des sables des dunes autrefois fixés par la végétation. Dans leur progression, ces sables menacent d’ensevelir les villages, les infrastructures socio-économiques, les espaces agro-pastoraux, mais aussi et surtout les cuvettes oasiennes qui constituent de véritables sources de productions agricoles et de revenus pour les populations. Le système oasien du Manga constitue un écosystème particulier qui renferme un potentiel de production agricole et des ressources environnementales à nul autre pareil dans ce milieu semi-aride. Pour aider à faire face au défi de la dégradation des systèmes oasiens du sud-est du Niger, la Commission Universitaire pour le Développement (CUD) a financé une première phase d’un programme interuniversitaire ciblé (PIC) intitulé « Envahissement des cuvettes du sud-est nigérien par apports éoliens : processus, impacts et moyens de lutte » qui a opté pour une démarche interdisciplinaire pour rechercher des solutions à ce problème d’ensablement des cuvettes dans le sud-est nigérien. -
Désertification au Sahel : historique et perspectives
Le Sahel, au cours de ces dernières décennies, a connu deux crises majeures de sécheresse presque contiguës. Actuellement, et depuis la fin des années 1980, la tendance pluviométrique montre, dans certaines zones, un retour vers les normes antérieures aux années 1970. Cependant, cette amélioration des totaux pluviométriques annuels semble être partiellement le fait d’une intensité des pluies plus importante, alors que la longueur de la saison des pluies n’évolue pas par rapport aux décennies de sécheresse. Par ailleurs, depuis la moitié du 20e siècle, la population sahélienne a plus que triplé et les prévisions pour 2050 avancent un facteur de croissance de l’ordre de 10. Les taux de croissance urbaine sont encore plus impressionnants et entraînent chaque jour d’importants bouleversements environnementaux. Une telle pression anthropique engendre un déboisement incontrôlé pour satisfaire les besoins en énergie des populations, la demande en bois d’œuvre et l’expansion agricole. En outre, le cheptel toujours plus nombreux et devant se satisfaire de parcours continuellement réduits engendre un surpâturage. Le tout provoque donc une dégradation de la couverture végétale du sol, une diminution globale des rendements des cultures, mais également une forte réduction de la biodiversité. L’article fait le point sur la controverse actuelle qui entoure les processus de désertification en Afrique de l’Ouest avant de conclure que, si les crises de sécheresse des années 1970 et 1980 ont été catastrophiques pour les populations du Sahel, les pressions anthropiques croissantes futures vont engendrer une désertification grandissante dans la bordure sud du Sahara, et ce sans compter les scenarii climatiques assez alarmants. -
Mise en évidence des zones touchées par la désertification par télédétection a basse résolution au Niger
Dans l’optique d’identifier les endroits potentiellement affectés par la désertification au cours des deux dernières décennies, 109 stations réparties dans trois zones bioclimatiques du Niger ont été étudiés. L’analyse conjointe des séries chronologiques de précipitations et d’images satellitales AVHRR de NOAA, transformées en indice de végétation normalisé (NDVI) a permis d’appréhender la dynamique du couvert végétal au sein des biomes considérés de 1981 à 1999. L’évaluation qualitative de la dynamique à long terme du couvert végétal a été réalisée grâce à l’analyse de tendance des valeurs maximales annuelles du NDVI par rapport aux précipitations pendant la période de végétation pour chacun des points étudiés. Sur la période analysée, il ressort que 98% des résultats obtenus pour les précipitations contre 76% des valeurs du NDVIMax/RR montrent une tendance positive allant de modérée à très forte pour l’ensemble des pixels. Par contre, la combinaison des deux variables à travers le rapport NDVIMax/RR montrent un déclin généralisé de l’efficacité de l’utilisation de l’eau par la végétation avec une tendance non significative pour les stations situées dans le Sahel pastoral (p=0,52), hautement significative pour celles localisées dans la zone sahélienne à culture sous pluie (p=0,00009) et significative dans le Sahel méridional (p=0,041).