Le Projet Africain de Lutte d'Urgence Contre le Criquet Pèlerin a été initié suite à la crise acridienne de 2004 au niveau de sept (7) pays du Sahel, y compris le Niger. Il a pour objectif général de « réduire la vulnérabilité du pays à des infestations futures en appuyant les stratégies éprouvées pour la prévention, l'alerte précoce, la réaction, l'atténuation tant au niveau national que régional ».
Les criquets constituent souvent en régions chaudes la biomasse la plus importante de l’entomofaune des cultures, des friches, des jachères ainsi que des pâturages. On trouve couramment 10 à 15 espèces dans chaque type de biotope. Certaines années, l’explosion démographique de quelques-unes d’entre elles révèle leur caractère ravageur. Les pertes sont pour l’essentiel dues au prélèvement direct sur tous les organes aériens des plantes cultivées, ce qui réduit la photosynthèse, diminue l’espérance de récolte, quand ce ne sont pas les plants qui sont entièrement détruits.
Le Criquet pèlerin appartient à la catégorie des acridiens de type locuste présentant un phénomène de polymorphisme phasaire, c’est-à-dire la possibilité de développer des aspects variés et réversibles, selon la densité des populations. Ces différents aspects sont désignés sous le terme de phases. Schématiquement, on parle de phase solitaire pour les populations de faible densité et de phase grégaire pour les populations de forte densité.
Le Niger a connu au cours de l'année 2004 une invasion de Criquet pèlerin d'une ampleur exceptionnelle comme certains pays sahéliens. Les conséquences de cette invasion, combinées dans certaines zones à celles du déficit pluviométrique sont un déficit céréalier de l'ordre de 300 000 tonnes dont 30% est imputables au criquet pèlerin. Les 70% restants sont imputables au déficit pluviométrique enregistré dans ces zones. Une baisse de la production fourragère de 4 462 219 tonnes est enregistrée dans ces zones accompagnée d'un mouvement de transhumance prématuré. Suite à l'invasion, la Direction de la protection des végétaux a reçu de la part des partenaires au total de 383.160 litres. Les quantités ayant été utilisées se chiffrent à 169.250 litres. Le reliquat des pesticides en stock essentiellement au niveau central et dans certaines régions est de 213.910 litres. Ces produits utilisés ont été tous ceux des produits homologués par le comité sahélien de pesticides et recommandés par les directives de la FAO et au total 241 250 hectares surface ont été traitées.