Au Niger, l'augmentation des inondations a été démontrée à l'échelle du pays par Fiorillo et al. (2018) analysant les données officielles collectées par le gouvernement sur les dommages de 1998 à 2017. Concernant les impacts régionaux et sous-régionaux des inondations, les zones Sud-Ouest du pays se sont révélées être les plus exposées aux risques d'inondation. Au cours des 20 dernières années, la littérature scientifique s'est principalement concentrée sur les changements de l'ampleur des inondations du fleuve Niger en essayant de comprendre à la fois les changements en cours dans les caractéristiques hydrologiques et les principaux facteurs déclenchant l'augmentation des inondations dans la région. Cependant, Tiepolo et al. (2016; 2018) ont démontré que le fleuve Niger n'est que une des causes du risque d'inondation, et que la plupart des évènements ne sont pas liés à une dynamique fluviale.
Entre 2010 et 2016, en Afrique de l’Ouest, 715 projets d’adaptation et de resilience au changement climatique (CC) ont été financés par l’aide au développement (OECD). Cependant, la connaissance du risque n’est pas avancée dans la même mesure. L’analyse du risque a été développée sur certaines grandes villes, bassins fluviaux ou régions mais rarement à l’échelle municipale. L'accent est mis sur le risque d’inondation, malgré le Cadre de Sendai et les ODD (2015) recommandant une vision globale des risques. Pourtant, la connaissance du niveau de risque serait utile pour les projets locaux et les politiques visant la résilience et l’adaptation au CC. Les cartes du risque pour les zones d’intervention des projets pourraient permettre d’adresser les actions où le risque est plus élevé. La variation du niveau de risque au fil du temps aiderait à évaluer les impacts des plans et des projets.