La baisse tendancielle de la pluviométrie (sécheresses successives) observée à partir des années 1970 dans la plupart des pays sahéliens ainsi que la forte pression démographique et la dégradation des ressources naturelles (baisse de fertilité des sols), ont eu pour conséquences de diminuer les productions agricoles. Ces facteurs ont fortement milité en faveur de l’adoption de l’irrigation comme stratégie prioritaire en matière de développement agricole. En effet, seulement 15% des terres cultivées à l’échelle mondiale sont irriguées, mais celles-ci produisent plus de 40% des récoltes au plan mondial.
Les récentes crises alimentaires auxquelles ont été confrontés certains pays tel que le Niger en 2005, ont relancé le débat sur la sécurité alimentaire et l’importance voir la nécessité de l’intensification de la production agricole. Pour les pays sahéliens, dont la population est majoritairement rural et dépend donc directement de l’agriculture, la définition d’alternatives permettant d’assurer une production, malgré les aléas climatiques est une priorité.
Ce document a pour but d’analyser les différentes dynamiques économiques et sociales de la pratique de l’irrigation à Kollo et d’appréhender les mécanismes d’exclusion, dans le but d’identifier des pistes de réflexion pour
la mise en place de programmes de soutien. Cette recherche s’insère dans le cadre d’un projet visant à fournir à la Plate Forme Paysanne du Niger, les informations permettant d’étayer auprès des instances politiques, la validité de ses propositions en matière d’appui à la petite irrigation paysanne.