Les formations arbustives des plateaux de l’ouest nigérien sont, depuis de nombreuses années, la principale source d’approvisionnement en bois-énergie des populations rurales et urbaines. Niamey consomme près de150 000 t de bois par an (PROJET ÉNERGIE II, 1996). Le principal facteur de dégradation des peuplements ligneux n’est pas seulement dû à ce prélèvement mais aussi à l’extension des défrichements agricoles destinés couvrir les besoins alimentaires d’une population sans cesse croissante.
Au Niger, les ressources arborées ont un rôle vital dans la vie et le développement des populations rurales face aux crises climatiques en générant des revenus et en contribuant à la réduction de l’insécurité alimentaire. Cette étude a été menée dans le bassin d’approvisionnement en bois-énergie de la ville de Niamey où 90 exploitations agricoles familiales ont été enquêtées dans les villages de Tientiergou, Safa et Kobi situés respectivement dans les communes de Say, Koygolo et Tondikandia. Le but est de déterminer l'importance de l'utilisation des ressources arborées dans la vie socio-économique des populations. La méthodologie a été d’analyser leur contribution potentielle dans le revenu familial total des exploitants. Des entretiens individuels semi-directifs ont été conduits auprès de l’échantillon.
Au Niger, les marchés ruraux de bois énergie, tels qu’initié par le décret n° 92-037 répondent à ces éléments : • «seuls les membres des structures locales de gestion (SLG) sont autorisés à exploiter le bois des forets villageoises, leurs «néo-communs» et que «ne peuvent y adhérer que les personnes bénéficiant du droit d’usage coutumier» (art. 10 et 11), droit exclusif d'exploiter, de percevoir des taxes (et d’en conserver de 30 à 50% et devoir de respecter les quotas annuels, mises en défens, etc.) , • un quota annuel de bois exploitable devait être fixé pour chaque marché rural , • la surveillance de la forêt villageoise concédée figure parmi les tâches de la SLG (art. 4).