L’initiative africaine sur la Grande Muraille Verte a rouvert le débat sur ce concept, sa signification dans le cadre de la lutte contre la désertification (LCD), son efficacité, son coût. Partant de connaissances fragmentaires et parfois anciennes sur les expériences passées, la communauté scientifique, les organisations de la société civile et les médias se sont interrogés et ont émis publiquement critiques et questions. En tant que chercheurs spécialistes de ces régions, nous ne pouvions pas rester indifférents au débat. Ce dossier tente de répondre à certaines interrogations à partir des connaissances disponibles. Dans ce contexte, les scientifiques et la société civile se sont mobilisés dans les années 70‐80 en menant des projets et programmes d’appui au développement (reforestation, fixation des aires sableuses, récupération des sols dégradés, stockage et usage de l’eau…). Les succès n’ont pas toujours été au rendez‐vous. Mais les enseignements tirés ont permis de mieux cerner la complexité écologique, technique et sociale de la question de la désertification. Grâce à cette accumulation d’expériences, nous bénéficions aujourd’hui de connaissances scientifiques et techniques solides à la fois en sciences agronomiques, en sciences naturelles et en sciences sociales et économiques qui permettent de mieux orienter les décisions d’aménagements et de gestion durable des territoires.
Au Niger, le GAFSP soutient le Projet de Mobilisation des Eaux pour le Renforcement de la Sécurité Alimentaire dans les Régions de Maradi, Tahoua et Zinder (PMERSA-MTZ). Ce projet a pour objectif le renforcement de la sécurité alimentaire par l’augmentation, de façon durable, de la production et de la productivité agricole à travers la mobilisation des eaux de surface et souterraine. Il cible 213 000 producteurs partenaires directs et 460 000 producteurs partenaires indirects des régions de Maradi, Tahoua et Zinder, où vivent près de 60% de la population du Niger. Les trois régions sélectionnées présentent des taux particulièrement élevés de malnutrition, de pauvreté et d’insécurité alimentaire par rapport à l’ensemble du Niger.