La durabilité à long terme de l’agriculture suscite de plus en plus de préoccupations. Des terres fertiles et de l’eau en quantité suffisante sont indispensables pour maintenir l’agriculture et assurer les moyens d’existence. Toutefois, en Afrique, la productivité a diminué en raison de l’intensification de l’agriculture qui dégrade les terres. Les causes majeures de la dégradation des terres sont les pratiques agricoles non durables telles que l’agriculture sur les pentes raides sans prendre de mesures suffisantes de conservation du sol et de l’eau, la monoculture, le travail excessif du sol, l’abandon de la jachère sans réapprovisionner le sol en nutriments, la culture sur brûlis, la conversion des forêts, des bois et des brousses en zones agricoles permanentes ou leur exploitation excessive en bois de chauffe et de construction, le surpâturage des prairies et le manque de gestion de la matière organique des sols.
Au Niger, l'initiative Grande Muraille Verte Sahélo-Saharienne vise, à l'horizon 2035, le développement des communautés locales à travers une approche novatrice en inclusive consistant à mettre en synergie les actions de lutte contre la désertification, de conservation de la biodiversité, d’atténuation et d'adaptation au changement climatique d'appui à l’amélioration des systèmes de production agro-sylvo-pastotrales.
Le Niger a connu une série de crises alimentaires (1973, 1984, 2001, 2005, 2010) qui est la révélation d’un ensemble de facteurs dont les plus importants sont : la tendance à l’assèchement du climat, la forte croissance démographique (3,3%) largement supérieure à la croissance agricole (estimée à 2,5%) conduisant à une pression de plus en plus forte sur l’environnement. La combinaison de tous ces facteurs aboutit inéluctablement à la modification des équilibres écologiques et à la dégradation des terres. Cela a débouché sur une exploitation abusive des terres parfois au-delà des capacités réelles des écosystèmes avec pour conséquences une perte considérable de leur potentiel productif. Le maintien de ces équilibres fragiles est cependant indispensable pour la conduite de toutes les activités socio-économiques des populations rurales. L’économie rurale constitue le principal levier de la subsistance des populations rurales, à travers l’agriculture, l’élevage, la pêche et l’exploitation forestière.