La situation de pays enclavé constitue un handicap majeur au développement des échanges. Elle réduit les avantages qu’offrent les marchés internationaux en rendant moins compétitifs les produits du pays à l’exportation tandis qu’à l’opposé elle augmente le coût de ses importations. Pays en sandwich entre le Sahara et le Sahel mais gratifié de sept frontières1, le Niger devait pouvoir constituer l’exception qui confirme la règle mais… la porosité de ses frontières, l’incivisme fiscal de ses opérateurs économiques, la corruption et les insuffisances structurelles de son administration des frontières, l’inorganisation des filières commerciales, la contrebande à grande échelle… réduisent le gain que devaient rapporter ses sept portes commerciales en peau de chagrin. Le Niger, réduit à acheter plus qu’il ne vend, dépend énormément des marchés extérieurs et notamment de son axe sud vers la côte (Bénin, Togo, Ghana, Côte d’Ivoire). L’axe Gaya-Malanville, en principe route commerciale internationale n°1 du Niger, assure pourtant difficilement la concurrence face à l’informel et la contrebande orchestrée à grande échelle par les commerçants nigérians qui ne se suffisent pas de l’axe Maradi-Katsina-Kano, essentiellement bilatéral, Niger-Nigeria.
Nous souhaitons partager ici une innovation paysanne
béninoise initiée par les éleveurs de Gogounou au nord Bénin,
éleveurs aujourd’hui structurés en l’Union départementale des
organisations professionnelles d’éleveurs de ruminants du Borgou
et de l’Alibori (Udoper).
Cette initiative est d’abord une aventure d’Hommes, une
bataille engagée par une poignée d’éleveurs convaincus que leur
situation pouvait être améliorée et qui a su rencontrer, discuter et
mobiliser toute une communauté pour changer significativement
des manières de faire pourtant fortement ancrées localement.