Habibou, comme beaucoup de jeunes a été tenté par l’exode. En 2014, il était en Libye. Après 2 ans de séjour, il décida de rentrer au pays pour « se consacrer » à la terre, selon ses termes. En saison sèche froide 2020-2021, il a décidé de suivre la formation des jeunes dans son village, dans le cadre du programme de formation professionnelle et insertion des jeunes agriculteurs et agricultrices que mène la Chambre Régionale d’Agriculture (CRA) de Tahoua avec l’appui du Projet Pôles ruraux (financement Agence française de Développement, Union européenne, Etat du Niger).
En 2021 et 2022, le Centre de Prestation de Services (CPS) "Garkuwar Manoma" a accompagné huit (8) organisations paysannes (OP) de la région de Maradi en coaching en vie associative. De quoi s’agit-il ? Il s’agit d’assister les OP dans l’application des règles de fonctionnement et de gestion des sociétés coopératives. Plus précisément, les différents responsables et employés des OP sont accompagnés, de manière pratique, dans le cadre de : i) la gestion administrative, ii) la gestion des biens (matériel, stock), iii) la gestion comptable et financière. Il s’agit, aussi, d’impulser une dynamique de groupe (réunions du conseil d’administration, assemblée générale des membres, participation aux activités, etc.) au sein de ces organisations.
Ce mémoire réalisé dans le cadre du master MIFAR cherchait à comprendre ce que font les jeunes formés quand ils s’installent, comment ils s’installent (en développant quelles activités, avec quels moyens, quels appuis, quels parcours), quels résultats ils obtiennent, quelles difficultés ils rencontrent ? Une étude qualitative a été menée auprès des jeunes formés et financés. L’étude a montré que les jeunes ne “sont pas les mêmes“, ils se distinguent au point de vue de la responsabilité sociale, des opportunités d’installation, pour l’accès aux marchés, de leurs parcours de vie. En fonction de leurs systèmes d’activités, les jeunes, selon leur degré de réussite dans l’agriculture optent pour certaines associations d’activités qui se complètent (cultures pluviales, cultures irriguées, élevage des petits et gros ruminants, mécaniques, commerce).
Certains jeunes ont des résultats qui leur permettent de vivre de leur exploitation, d’autre ont des résultats mitigés et certains ont abandonné la production agricole.