Au Burkina Faso, la longue saison sèche rime de moins en moins avec l’oisiveté chez les agriculteurs et agricultrices. Beaucoup s’adonnent au maraichage qui devient aujourd’hui l’une des principales activités génératrices de revenus pendant cette période. Mais sans formation, manquant de moyens, nombre d’entre eux collectionnent des difficultés. Avec comme contrainte majeure, la disponibilité de l’eau.
Entre 2013 et 2019, le programme de développement des terres arides, DryDev, a accompagné des femmes et des jeunes maraichers au développement de leurs activités dans plusieurs communes du pays.
Des interventions du programme ont consisté entre autres à des formations sur la gestion optimale de l’eau, sur les itinéraires techniques de productions et sur la technique du compostage en tas. Le programme a également appuyé l’aménagement de périmètres maraichers, la réalisation de forages et la facilitation de l’accès aux intrants.
L’agroécologie, sous forme de pratiques ou de systèmes, est belle et bien présente au Niger bien qu’elle soit trop peu soutenue par les politiques Agricoles qui préfèrent parler « d’agriculture durable » et « d’agriculture intelligente face au climat ». En particulier le Niger dispose d’une longue expérience en matière de gestion durable des terres, de pastoralisme et de sécurisation des systèmes pastoraux. Il existe également d’autres expériences d’agroécologie plus ponctuelles conduites par les femmes de CERNAFA (Djoga), par quelques OPA/OPEL, par des ONG, par des entrepreneurs sociaux, etc. Pourtant des transitions agroécologiques sont nécessaires au Niger, mais complexes à mettre en œuvre. Certaines sont même nécessaires de façon urgente pour sortir des impasses techniques dans lesquelles les systèmes intensifs en intrants sont enfermés ou pour résoudre
les crises agraires des systèmes pluviaux et pastoraux.
Les femmes sont-elles les premières praticiennes de l’agroécologie au Niger ? Des rapports de genre peuvent-ils expliquer une éventuelle différence sexo-spécifique de sensibilité à l’agroécologie ? Quelle est la place actuelle des femmes dans le Conseil Agricole au Niger ? Comment pourrait-il mieux accompagner les femmes dans les transitions agroécologiques ? Quelles leçons peut-on tirer pour le Conseil Agricole en général, autant pour les hommes que pour les femmes ? Ce sont les questions qui sont traitées dans ce rapport produit par le projet ACOTAF.