Longtemps négligé dans l’analyse des territoires, les espaces frontaliers constituent des zones d’intenses activités socio-économiques. Guidimouni (Niger) dépend fortement du contact avec la frontière nigériane. La fréquence des échanges commerciaux et des mouvements migratoires illustre parfaitement cette dépendance. Plusieurs facteurs participent à cette dynamique, dont la proximité avec la frontière nigériane, la multifonctionnalité du marché de Guidimouni et l’importance des ressources agro-pastorales, etc. En dépit de ces atouts favorables, plusieurs facteurs perturbent le déroulement des échanges, notamment la fluctuation de la monnaie nigériane, les tracasseries douanières, l’état des routes, etc. Eu égard à l’importance des échanges entre Guidimouni et plusieurs localités nigérianes, il importe de redynamiser les réseaux d’échanges avec le Nigéria. Il s’agit de permettre à la commune de Guidimouni de mieux profiter des retombées des échanges, et que celles-ci participent aux efforts de développement local à l’oeuvre.
Cet article traite de l’exploitation du natron dans la cuvette de Guidimouni dans la commune rurale du même nom. La mise en valeur des cuvettes permet de faire face aux conditions environnementales difficiles dans le sud-est du Niger. L’exploitation du natron qui est pratiquée dans la plupart des cuvettes humides. La cuvette de Guidimouni est constituée de deux mares qualifiées de « femelle » et « male » par la population locale. La première est destinée aux cultures maraichères et la seconde à l’exploitation du natron. A travers une approche méthodologique axée essentiellement sur les enquêtes quantitatives et qualitatives, des données ont été collectées pour analyser cette importante activité. Ainsi, des enquêtes quantitatives ont concerné un échantillon de 150 exploitants et des entretiens ont eu lieu avec les autorités coutumières, les élus locaux et les services techniques le l’État.