Ce travail a étudié les évolutions simultanées du reverdissement et de la dégradation des sols dans l’Ouest du Niger entre 1998 et 2017. Il s’est appuyé sur des observations in situ et cartographiques pour analyser les indices de la végétation et de dégradation des sols en milieu cultivé et en zone classée (dépourvue d’actions anthropiques). En zone classée, les résultats montrent une tendance au reverdissement avec une progression d’au moins 500 % d’indice de la végétation. Dans les zones cultivées en revanche, les observations localisées dégagent deux tendances, l’une cohérente montrant le reverdissement et la baisse de la dégradation et l’autre paradoxale montrant le reverdissement et l’extension des sols dégradés. Cette dernière peut s’expliquer par l’effet mémoire des sécheresses des années 1970-1990 mais aussi par les modes de gestion des ressources. Globalement, on conclut sur la tendance au reverdissement et qui met en évidence la résilience des écosystèmes étudiés au choc climatique.
Depuis son lancement en 1993, le processus de décentralisation connaît plusieurs reports liés à la persistance des troubles politiques (cohabitation gouvernementale en 1995, Coup d’État et révision de la constitution en 1996 et 1999) ; il ne connaîtra sa concrétisation qu’en 2004 avec l’organisation des élections municipales. Si l’adoption de la décentralisation suscite beaucoup d’espoir, sa mise en œuvre est objet de questionnements. La commune rurale de Guidimouni dans le centre-est du pays nous livre un aperçu sur ce point. L’analyse de la conduite du processus de décentralisation dans cette commune interpelle sur la participation des acteurs locaux dans la conception 10 du projet. L’implication des acteurs locaux est indispensable pour impulser une dynamique de changement dans le quotidien des populations de cette commune.