L’irrigation est considérée comme un moyen d’intensification de l’agriculture. Elle contribue à en augmenter la productivité tout en la sécurisant contre les risques de sécheresse. C’est un outil de lutte contre la pauvreté et la faim qui sévissent de façon endémique en Afrique subsaharienne, et plus particulièrement en Afrique de l’Ouest. Malgré le potentiel disponible et malgré les efforts consentis par les gouvernements de la sous-région pour développer l’irrigation, les résultats sont restés en deçà des attentes. On avait oublié qu’à l’origine, dans la sous-région, l’irrigation était privée, familiale. Elle est mieux maîtrisée à petite échelle. Pour capitaliser toutes ces expériences de développement de la petite irrigation privée pour des productions à haute valeur ajoutée, la Banque Mondiale, en collaboration avec l’ARID, la FAO, l’IWMI, l’UE et les ACP, a initié l’étude dont le présent rapport fait la synthèse. L’objectif de l’étude est d’identifier, de caractériser et d’évaluer certaines pratiques (individuelles et collectives) performantes en matière de techniques et de technologies de petite irrigation privée sur la base d’une analyse comparée de ce sous-secteur au Burkina Faso, Mali, Niger et Nigeria.
La durabilité à long terme de l’agriculture suscite de plus en plus de préoccupations. Des terres fertiles et de l’eau en quantité suffisante sont indispensables pour maintenir l’agriculture et assurer les moyens d’existence. Toutefois, en Afrique, la productivité a diminué en raison de l’intensification de l’agriculture qui dégrade les terres. Les causes majeures de la dégradation des terres sont les pratiques agricoles non durables telles que l’agriculture sur les pentes raides sans prendre de mesures suffisantes de conservation du sol et de l’eau, la monoculture, le travail excessif du sol, l’abandon de la jachère sans réapprovisionner le sol en nutriments, la culture sur brûlis, la conversion des forêts, des bois et des brousses en zones agricoles permanentes ou leur exploitation excessive en bois de chauffe et de construction, le surpâturage des prairies et le manque de gestion de la matière organique des sols.